Puissantes, les huiles essentielles n’ont pas leur pareil pour soulager nombre de maux et jouent un rôle positif sur notre bien-être. Toutefois, elles doivent être maniées avec précaution.
Voici 10 choses à savoir pour en tirer le meilleur parti !
1/ Utilisées en synergie, les huiles essentielles ont une force décuplée
Les huiles essentielles peuvent être utilisées seules, bien sûr, mais lorsqu’on les mélange, leurs principes actifs ne s’ajoutent pas, ils se multiplient. « Les huiles essentielles seules sont efficaces en cas de problème infectieux par exemple, mais lorsqu’elles sont utilisées ensemble, les huiles essentielles sont fantastiques car leurs forces sont dynamisées », explique Annette St-John, formée en aromathérapie. « De plus, quand on les utilise en synergie, on peut créer des remèdes plus personnalisés, chercher la meilleure combinaison ». Attention toutefois à ne pas se prendre pour un apprenti aromathérapeute en tentant des mélanges personnels : on respecte scrupuleusement une recette partagée par un spécialiste.
2/ Certaines huiles essentielles sont photosensibilisantes
« Notamment toutes les huiles essentielles essences d’agrumes (mandarine, citron, orange, citron et pamplemousse) et huile essentielle de bergamote », précise Aminata Andrieux, naturopathe. Ces huiles peuvent provoquer une réaction épidermique dès que l’on s’expose aux UV, qui peut aller de la simple rougeur à la dépigmentation définitive, en passant par des cloques, des démangeaisons, des taches brunes… Dans certains cas (plus rare toutefois heureusement), elles pourraient être associées à la survenue d’un cancer de la peau. On ne prend donc pas de risque inutile, d’autant qu’il est très facile d’éviter ces déconvenues. Comment ? en ne s’exposant pas au minimum dans les 12 heures qui suivent l’application de ces huiles photosensibilisantes (attention également aux cosmétiques maison qui pourraient contenir ces essences). Le plus simple est de les utiliser le soir et de les éviter l’été.
3/ Chez les femmes enceintes : la vigilance est de mise
« L’huile essentielle pénètre dans tout l’organisme par le sang. Pendant la grossesse, il est essentiel d’éviter certaines huiles qui peuvent, si elles sont mal utilisées, causer des spasmes nerveux ou respiratoires, ou des nausées ou générer une fausse couche », prévient Aminata Andrieux.
Chez l’enfant, les huiles essentielles doivent également être utilisées avec la plus grande prudence. En règle générale, on déconseille totalement les huiles essentielles chez la femme enceinte de moins de 3 mois et chez l’enfant de moins de 3 ans. Au-delà, on utilise des huiles strictement conseillées par un professionnel certifié (naturopathe, aromathérapeute, pharmacien spécialisé). « Un adulte peut évidemment utiliser une essence conseillée aux enfants, mais l’inverse n’est pas vrai : si la mention « adulte » est spécifiée à côté d’une formule, cette dernière ne convient qu’à l’adulte. Ne l’administrez pas à un enfant, même en divisant les doses par deux ! », précise de son côté Danièle Festy dans sa bible des huiles essentielles.
Chez la femme enceinte (à partir du 2è trimestre de grossesse), le plus sage est de miser sur des huiles sans risque de toxicité comme les huiles essentielles de citron (lutte contre les nausées), de lavande (lutte contre le stress), de laurier noble (soulager le mal de dos), en privilégiant la diffusion atmosphérique (diffuseurs disponibles en magasins spécialisés, pharmacies…) ou le massage (au ventre et seins). Chez les enfants de plus de 3 ans, on peut utiliser par exemple la camomille romaine (2 gouttes sur l’oreiller pour prévenir les cauchemars) ou la lavande aspic (1 goutte directement sur une piqûre d’insecte, à renouveler toues les ¼ d’heure pendant 1 heure).
4/ Les huiles essentielles ne se dissolvent pas dans l’eau
Elles sont hydro-insolubles, il faut par conséquent toujours les associer à un corps gras. On ne les verse donc jamais directement dans l’eau du bain (elles pourraient alors provoquer des brûlure) ni dans une tisane ou un thé. La parade ? On mélange l’huile essentielle à une huile végétale pour le bain et un peu de miel pour le thé ou la tisane.
5/ On peut traiter une majorité des petits maux quotidiens avec les huiles essentielles
« La plupart des maux du quotidien peuvent être traités avec les huiles essentielles », explique Annette St John. « La nature est très généreuse en principes actifs et n’oublions pas que les huiles essentielles sont les concentrés des plantes ».
Quelles essences conserver à portée de main dans son armoire à pharmacie ? la menthe poivrée(2 gouttes sur une demi-sucre après une repas lourd pour faciliter la digestion ; 1 goutte dans une cuillère à café de miel pour lutter contre la fatigue et aider à la concentration ; 1 goutte en massage sur les tempes pour soulager les maux de tête), la lavande aspic (quelques gouttes directement sur une brûlure ou une piqûre d’insecte, à répéter toutes les demi-heures), l’hélichryse italienne ou immortelle (2 gouttes directement sur un coup ou une bosse pour prévenir l’hématome, quelques gouttes mélangées à une huile végétale en massage pour soulager les jambes lourdes et les varices), la gaulthérie couchée (quelques gouttes dans une petite bouteille d’huile végétale à utiliser en massage pour soulager toute les douleurs musculaires et articulaires : rhumatisme, entorse, torticolis, mal de dos…).
6/ Les huiles essentielles agissent sur plusieurs plans
« Les huiles essentielles agissent sur 3 plans : au niveau physique, au niveau énergétique (pour lutter contre la fatigue par exemple) mais aussi au niveau émotionnel », explique ainsi Annette St John. « On peut ainsi avoir accès à la mémoire des cellules, c’est subtil mais on sait que les émotions ont un rôle direct sur la santé. C’est ce qui rend les huiles essentielles si intéressantes, car c’est une approche holistique, l’individu est considéré dans sa globalité. En équilibrant chaque niveau, les effets bénéfiques seront plus visibles à long terme ».
7/ Toutes les huiles ne peuvent pas être ingérées
« Certaines huiles essentielles contiennent des molécules neurotoxiques, les cétones », note Aminata Andrieux. Elles peuvent donc se révéler potentiellement dangereuses si on les avale, d’autant que la toxicité par voie orale est 10 fois supérieure que celle par voie cutanée. On ne prend donc pas de risque et on vérifie absolument que l’huile essentielle peut être avalée sans risque, soit en contrôlant le mode d’utilisation sur la bouteille s’il y figure, soit en demandant conseil auprès de son pharmacien ou d’un naturopathe. Dans tous les cas, on n’avale pas une huile essentielle pure sauf indication contraire, on se limite à 1 à 2 gouttes déposées sur une boule de mie de pain, une cuillérée à café de miel ou un comprimé neutre (en pharmacie) et on ne poursuit pas le traitement au-delà de quelques jours. Quelles huiles essentielles utiliser sans risque par voie orale ? L’huile essentielle de citron (2 gouttes pour lutter contre la constipation ou avant un repas copieux, pour faciliter la digestion), de camomille romaine (1 goutte pure sous la langue pour calmer une crise d’angoisse), le ravintsara (1 goutte dans une cuillère à café de miel 4 fois par jour en cas de grippe ou de virus). Dans un autre registre, on peut aussi utiliser les huiles essentielles dans l’alimentation, mais attention lorsqu’elles sont chauffées, elles perdent leurs propriétés thérapeutiques. Et là encore, il faut la main légère (1 à 2 gouttes de citron – par exemple – rajoutées à la préparation) car leur goût est puissant.
8/ Il faut privilégier les huiles essentielles de qualité
C’est primordial. « Seules les huiles 100 % naturelles peuvent être utilisées pour se soigner. Attention aux nombreuses huiles essentielles synthétiques, donc fausses, qui non seulement n’ont aucune action thérapeutique, mais en outre peuvent être très toxiques », précise Danièle Festy. Pour être sûr de son choix, on opte pour des huiles essentielles 100 % naturelles certifiées Agriculture Biologique et estampillées du label H.E.B.B.D. (huile essentielle botaniquement et biochimiquement définie).
On vérifie aussi que le nom latin de la plante figure sur le flacon. C’est un signe de qualité, mais c’est aussi indispensable pour connaître l’usage précis de l’essence car selon l’espèce, voire même la partie de la plante utilisée, les usages et les effets secondaires ne seront pas les mêmes. « Et tant qu’à faire, on privilégie les huiles essentielles produites en France dans une environnement choisi », conseille Annette St John.
9/ Les huiles essentielles se conservent longtemps, sous certaines conditions
A part les huiles essentielles d’agrumes qui ont une durée de vie plus limitée (pas plus de 2 ans), les huiles essentielles peuvent se conserver sans problème plusieurs années. Mais attention, dans des conditions choisies : dans un flacon opaque et dans un placard car elles doivent toujours rester à l’abri de la lumière (au risque de perdre leurs propriétés) ; dans un contenant en verre (les flacons en plastique sont déconseillés car les molécules contenues dans le plastique pourraient migrer dans l’huile), toujours bien rebouché (les huiles essentielles sont volatiles, si le flacon n’est pas bien fermé, elles s’évaporent).
10/ Il est important de respecter les dosages
Annette St John nous met en garde : « les principes actifs contenus dans les huiles essentielles sont extrêmement puissants, c’est la quintessence même de la plante. Il est donc recommandé de bien suivre les instructions et les dosages, surtout si on est novice. Les phénols, par exemple, comme le thym ou l’origan, ont une action antibactérienne reconnue, donc doivent être manipulés avec beaucoup de précaution. La lavande vraie ou le lavandin sont plus maniables alors que la menthe poivrée, elle, ne se prendra qu’en trace ». Le mieux, en cas de doute, est de toujours vérifier le dosage auprès d’un professionnel.
Source : magazine OPEN MIND / Sandrine Coucke-Haddad